La famille LE BARAZER d'origine bretonne est installée depuis plusieurs générations à Bordeaux-Libourne ou le père est avoué. Une famille de sept garçons, six seront appelés pour servir la patrie, deux ne reviendront pas de la Grande Guerre:
Jean Marie Joseph, l'aîné, prêtre mobilisé dans l'infanterie coloniale
Etienne Marie Joseph Jacques, étudiant en médecine, sera chirurgien dans le même régiment que Jean Marie Gabriel (18ème RI)
Georges Jean François Marie, engagé volontaire dans les hussards, il rejoindra après guerre l'aviation en qualité d'officier
François Antoine Marie Joseph, exempté mais mobilisé en 1915 dans l'aviation
Pierre Marie Joseph Henri , étudiant en lettre, incorporé au 48ème régiment d'infanterie. Décède le 1er Août 1918 après avoir été gazé en forêt de Retz (60)
Jean Marie Gabriel LE BARAZER (1892-1915)

Étudiant en droit, incorporé en octobre 1913 au 18ème régiment d'infanterie en garnison à Pau.
Le 18ème RI, régiment basque, est envoyé aux premiers jours de la guerre en Belgique (premiers combats le 23 août 1914), il fera retraite pour participer à la première bataille de la Marne et repousser « l'allemand » jusqu'à atteindre Beaurieux au pied du Chemin des Dames le 13 septembre 1914.
Le régiment s'installe durablement à Glennes et « monte » au Chemin des Dames jusqu' avril 1916.
Le soldat de 2ème classe Jean Marie LE BARAZER est rapidement promu caporal puis sergent. Sa hiérarchie le propose pour suivre une formation d'aspirant à Saint-Cyr et devenir officier.
La nuit du 8 au 9 décembre 1915, à quelques jours de son départ pour Saint-Cyr, il est grièvement blessé à la Vallée Foulon.
« Venant en renfort avec sa patrouille, il aurait été blessé par des balles françaises (méprise avec la 49ème), avant de succomber par la suite »

Brancardé vers le poste de secours de Vassogne, il décède (23 ans).
La nouvelle remonte vite à Glennes, Etienne le médecin-chirurgien à l'ambulance de Glennes est autorisé à se rendre à Vassogne. A 13h00 il se recueille auprès du corps de Jean Marie déposé sur le sol de la nef de l'église effondrée.
Une messe est dite à 16h00, Jean Marie est inhumé au pied de la grande croix en bois à côté de l'église de Vassogne

Etienne prend alors connaissance de la lettre de Jean Marie « à la famille au cas ou..... »
lettre écrite un an plus tôt

Jean Marie en repos à Glennes assiste à la messe de minuit en l’église Saint Georges.
Le lendemain 25 décembre 1914, il pose sur le papier ces mots poignants.

En 1922, les corps des soldats sont regroupées dans des nécropoles.
A la demande de la famille, Jean Marie est déplacé auprès de son frère Pierre au cimetière de Senlis (60)
Paix et respect pour ces hommes qui ont fait sacrifice de leur vie
Remerciements à Yannick LE BARAZER (84 ans) fils d’Étienne le médecin chirurgien sans qui nous n'aurions pas pu comprendre et saluer ce destin brisé
Glennes – les Septvallons (02348)
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